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Quand le couvert végétal « Recharge » les nappes phréatiques

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Les couverts et plus précisément la nature des couverts installés en interculture ont-ils une influence sur la capacité des nappes à se recharger en eau ? Pour analyser ce phénomène sur le secteur du Hauts-Pays, une étude baptisée « RECHARGE » est en cours.

 

 

 

 

 

 

 

Porté par l’équipe scientifique de JUNIA, grande école d’ingénieurs et les conseillers de la Chambre d’agriculture du Nord-Pas-de-Calais, le projet de recherche « Recharge » s’inscrit dans les programmes de l’Agence de l’Eau Artois Picardie « Economie d’eau et valorisation des eaux non conventionnelles ». L’objectif est triple :

  • être capable de quantifier l’effet des couverts sur le bilan hydrique du sol
  • évaluer les risques d’érosion des sols qu’ils soient couverts ou non
  • tester différents modes de gestion des couverts (choix des espèces, semis, destruction…).

Le choix du site, des espèces, des méthodes d’implantation et des données pertinentes à intégrer ont été faits en tenant compte de ces objectifs. L’expérimentation est menée sur la commune de Maisnil-Dohem, pour une durée de deux années avec un dispositif expérimental strict.

 

Description du dispositif expérimental

  • Trois modalités de couverts végétaux : une modalité avec le mélange établi habituellement par l’agriculteur (couvert multi espèces), une variété simple (moutarde blanche) et un mélange composé (tournesol, sarrasin, vesce et phacélie). L’objectif avec ces différentes modalités est d’être représentatif de ce qui est implanté sur le terrain mais également d’y intégrer les pratiques de l’agriculteur.
  • Semis unique pour tous les couverts (date choisie en fonction des disponibilités de l’exploitant et des conditions météorologiques).
  • Deux dates de destruction : une « précoce » et une « tardive » afin d’établir l’éventuel impact de la date de destruction. La première date correspond à une destruction mi-décembre, la seconde à la destruction habituelle de l’agriculteur (mi-février).
  • Deux types de travail du sol : labour et semis direct.
  • Pour chaque modalité, une surface en sol nu a été conservée en vue de permettre la comparaison avec les zones couvertes.

Après une année d’essai en 2022-2023, les résultats relatifs à l’humidité du sol avec couvert et le suivi des reliquats azotés entre entrée et sortie d’hiver sont les suivants :

Humidité avec couvert :

  • Humidités relevées, plus élevées en destruction précoce de couvert comparée au labour précoce (tendance commune des mesures par les sondes et prélèvements de sol).
  • Même tendance en comparaison de la destruction tardive de couvert et du labour tardif (uniquement possible avec prélèvements de sol).
  • Labour précoce : difficile d’identifier une réelle tendance, différences marquées en fonction du type de couvert.

Par comparaison au sol nu (résultat mesuré par sonde, non vérifié avec les prélèvements) :

  • Labour précoce : les couverts contribuent à faire diminuer l’humidité du sol.
  • Destruction tardive : les couverts augmentent l’humidité du sol.

 

Reliquat – évolution entre entrée et sortie d’hiver

  • La valeur du reliquat diminue durant l’hiver pour les modalités labourées, surtout pour les couverts composés et le mélange de l’agriculteur.
  • Pour les couverts composés et « agriculteur » augmentation du reliquat en destruction précoce.
  • Destruction tardive : augmentation générale hormis pour le couvert « agriculteur ».

 

Cette année, malgré le dispositif mis en place, les valeurs issues des mesures ne sont pas significatives. Ces premiers résultats nécessitent d’être étayés et confortés au terme de la seconde année d’expérimentation 2024-2025 qui débute.

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