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Les Français consomment moins et différemment

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La consommation alimentaire est au coeur des débats. C’est surtout son évolution qui interroge et qui structurera la filière agricole et agroalimentaire de demain.

La part de l’alimentaire dans les dépenses de consommation des ménages français ne cesse de diminuer. En 1960, cela représentait plus d’un tiers du budget total, aujourd’hui le taux atteint plutôt 20 %, voire 16 % si l’on exclut les dépenses liées aux boissons. Mais cette tendance moyenne pour l’ensemble des dépenses alimentaires cachent des évolutions parfois divergentes selon les produits.
 

Une consommation variable selon les produits et la conjoncture

Bien que restant les premiers postes de consommation alimentaire des Français, les viandes, le pain et les céréales, ainsi que les fruits et légumes connaissent un repli marqué sur les 50 dernières années. A contrario, les oeufs et laitages, les produits sucrés et les plats préparés ont pris davantage d’importance dans le budget des ménages. Toutefois, la consommation de ces produits peut rester volatile et dépend avant tout de facteurs conjoncturels. Les consommateurs adoptent en effet des comportements différents selon le type de produits et selon la conjoncture économique. Ainsi, la consommation de certains produits obéit davantage à une tendance de fond. 


La viande bovine (boeuf et veau), les fruits et légumes frais et les pommes de terre non transformées sont structurellement stables ou à la baisse et ce, même en cas de hausse du pouvoir d’achat. Inversement, en cas de baisse des prix ou de hausse de pouvoir d’achat, les consommateurs vont de nouveau davantage se tourner vers le lait et produits laitiers et les viandes de volailles et de porc. 

Ainsi, de manière générale, la consommation de produits issus des filières végétales s’inscrit davantage dans un mouvement de long terme, tandis que les produits issus de l’élevage (hors viande bovine) sont davantage une variable d’ajustement en fonction de l’évolution des prix et des revenus des ménages.

 

De nouveaux comportements alimentaires

Les consommateurs n’ajustent pas leurs dépenses alimentaires seulement en termes de quantité. La recomposition de la demande se joue également sur la composition du produit, sur le mode de production ou encore sur le circuit de commercialisation. Des tendances émergent et les marchés de niche actuels pourraient devenir les marchés de masse de demain.

 

  • « Végétarisation » des pays développés (baisse de la consommation de viande et des produits laitiers d’origine bovine avec le mouvement « flexitarien »). Ces comportements, s’appuyant sur la reconnaissance de la sensibilité des animaux, sont davantage le fait des femmes et des classes sociales supérieures, ainsi que des jeunes, et pourraient se développer, au-delà du phénomène très réduit en nombre des « vegan ».
  • Essor de labels, notamment le bio, en cours de démocratisation.On assiste à un mouvement de fond avec la multiplication des magasins spécialisés ainsi que des rayons en grande distribution.
  • Produits locaux et circuits courts. Aujourd’hui, on estime la consommation en produits locaux à 7 % de la consommation alimentaire.Ce taux devrait croître au vu de la dynamique de développement des supermarchés en circuits courts. Le consommateur y voit un moyen d’agir en faveur de l’économie et de l’emploi local.
  • Essor de l’agriculture urbaine. Les projets se développent et foisonnent. Toutefois le modèle français diffère du modèle nord-américain qui s’appuie sur des fermes de haute technologie (en particulier hydroponiques) de taille très importante


Retrouvez toute l’analyse économique avec le « Tendances &co » ; article extrait du n°12. 

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