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Le recrutement : le point névralgique de toute exploitation

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Trouver un bon salarié, courageux, polyvalent et souhaitant s’investir sur le long terme est la combinaison rêvée de tout gérant d’exploitation. Mais pour recruter, il ne suffit pas de pimper son offre, ou de trouver le bon canal de diffusion. Recruter est un métier qui revêt bien des complexités, la forte saisonnalité marque encore plus le secteur déjà en tension. De juillet 2022 à juin 2023, la région enregistre 55 600 embauches dont 9 contrats sur 10 d’une durée inférieure à 1 mois et 5,6% de CDI (source : Urssaf/Acoss –MSA – Traitement Pôle Emploi). Si le principal canal de recrutement reste « le bouche à oreilles », d’autres dispositifs existent pour accompagner l’exploitant dans son recrutement et ont fait leur preuve.

La Bourse de l’emploi : 32 ans d’expérience

L’idée est toute simple mais il fallait y penser. La Chambre d’agriculture de la Somme, en réponse aux besoins de main-d'œuvre, a développé ce service qui met en relation candidats et employeurs. Le + par rapport à un cabinet de recrutement classique : sa connaissance 360°C du métier et de l’environnement agricole, et ce n’est pas rien. « La Bourse de l’emploi n’est pas une simple boîte aux lettres de CV, j’accompagne l’exploitant dans la définition et la rédaction de son offre. Le candidat aussi doit pouvoir se reconnaître et identifier tout de suite les missions qui lui seront proposées. Au-delà de leur parcours, je passe beaucoup de temps à échanger avec eux pour bien cerner leurs attentes, c’est primordial. Il n’y a pas de sens unique, la recherche repose sur le principe du gagnant-gagnant », décrit Sylvie Cavel, référente de La Bourse de l’emploi.

On en parle avec Jérôme PUCHE, agriculteur et gérant de l’EARL Ferme Martin Tempête à Marchelpot-Misery :

« Nos métiers se professionnalisent avec une tendance vers le numérique et l’agriculture de précision. Les enjeux ne sont plus les mêmes : on ne confie plus un pulvé comme on le faisait avant ! Le niveau de formation est plus élevé pour un premier chauffeur et les tâches sont très variées. A l’échelle de mon exploitation, j’ai un salarié et il doit être polyvalent."

Identifier les correspondances entre le candidat et l’employeur ne s’improvise pas

Mon unique salarié a quitté la structure en avril 2022 pour changer de secteur d’activité, je suis resté seul pendant trois mois au moment des plantations et de la reprise des travaux des champs. Le recrutement est toujours plus difficile quand on le subit plutôt que quand on l’anticipe. J’ai fait appel à La Bourse de l’Emploi car j’avais besoin de maximiser mes chances de trouver un premier chauffeur au plus vite. J’avais déjà rédigé une offre, la Chambre m’a aidé à faire le profilage de la ferme pour trouver des candidats qui correspondent à la structure. Trouver le bon candidat est difficile dans nos métiers, nous n’avons pas toujours le choix. J’ai embauché un des deux candidats qui m’a été proposé. Nous agriculteurs, pratiquons le recrutement une fois tous les dix ans, nous n’avons pas le regard d’une personne qui voit passer des dizaines de candidatures ! Et notre travail en tant qu’employeur ne s’arrête plus à l’embauche du salarié, nous devons être attentifs à son intégration."

Le Défi Emploi, le dispositif post-embauche qui pérennise l’emploi

La Chambre d’agriculture de la Somme accompagne aussi les agriculteurs dans le cadre du dispositif Défi Emploi qui permet de former un nouveau salarié directement sur l’exploitation. « Beaucoup d’agriculteurs l’ignorent et le sujet est souvent banalisé mais mettre en route un salarié demande beaucoup de temps à l’employeur. Le Défi Emploi vient valoriser ce temps passé par l’employeur », précise Anne Hotte, référente du Défi Emploi.

Comment ça marche ? Tout se déroule sur l’exploitation en trois temps. Un premier rendez-vous avec l’agriculteur et son salarié pour bien identifier ses missions et les nouvelles compétences dont il aura besoin. Puis deux autres échanges suivront : un intermédiaire pour vérifier que chacun y trouve son compte et au besoin « rectifier le tir », puis un dernier pour faire le bilan. A noter que l’agriculteur n’a aucune démarche administrative à faire, ni de frais à engager. Seule obligation : programmer des entretiens annuels.

Défi Emploi impose un cadre presque social

Jérôme poursuit, « Au-delà de l’aspect financier qui est intéressant, le Défi Emploi vient structurer la relation employeur-employé. Il m’oblige à attacher une importance particulière aux tâches demandées. J’ai pris le pli de faire des entretiens annuels. Ceux-ci sont très peu pratiqués en milieu agricole. C’est un moment unique dans l’année, l’occasion de faire le point sur les acquis du salarié et les points d’amélioration, avec éventuellement une formation à caler dernière. En tant que chef d’exploitation, on a toujours une petite appréhension, on se dit que l’un des sujet principal sera la rémunération alors que ce n’est que très rarement le cas. Défi Emploi crée l’engrenage de ce rendez-vous annuel. Nous ne sommes pas des RH, nous avons tellement à faire dans les champs et sur le plan administratif ! Le recrutement est le point névralgique de nos fermes aujourd’hui, c’est ce côté humain qui parfois nous limite dans le développement.

 

A retenir

Bourse de l’emploi : service de la Chambre d’agriculture de la Somme pour vous aider à trouver de la main d’œuvre – Service payant. Contact : Sylvie Cavel 03 22 33 64 50  - s.cavel@somme.chambagri.fr

Défi Emploi : service de la Chambre d’agriculture de la Somme (dispositif national porté par OCAPIAT) pour vous aider à intégrer et former votre salarié. Il rémunère vos heures de formation sur l’exploitation, cela représente une aide de 1 815€ HT par salarié. Service gratuit. Contact :  03.22.33.69.27 - a.hotte@somme.chambagri.fr

 

En 2023 dans la Somme :

  • 60 fermes accompagnées par la Bourse de l’emploi
  • 39 offres pourvues, l’offre « premier chauffeur » la plus demandée
  • 3 semaines en moyenne pour recevoir les premiers candidats

 

La Chambre d’agriculture de la Somme propose aussi de nombreuses formations aux salariés comme aux agriculteurs, sur des thématiques très variées. Notre catalogue des formations est consultable en ligne sur hautsdefrance.chambre-agriculture.fr

 

Se former au recrutement

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3 jours de formation : les 14, 20 décembre 2023 et 18 janvier 2024, animée par l’APECITA

 

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