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L'agroforesterie, une solution face au changement climatique pour l'élevage bovin

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Les acteurs du monde agricole sont de plus en plus préoccupés par les effets du changement climatique et ses impacts sur l'avenir de leur secteur. Une question centrale se pose : comment adapter l'élevage bovin à ces nouvelles conditions ? L'agroforesterie pourrait bien offrir une réponse efficace, permettant d'atténuer les effets des changements climatiques et d'adapter les pratiques agricoles en conséquence.

 

 

 

 

La Chambre d'agriculture du Nord Pas de Calais a initié une étude triennale (2021-2023), soutenue par l'agence de l'eau Artois Picardie, au sein de parcelles agroforestières. Cette recherche vise à analyser deux aspects principaux : l'impact des arbres sur le microclimat, notamment la température et l'humidité, en relation avec le bien-être animal, ainsi que leur influence sur la quantité et la qualité du fourrage herbacé

 

Une réduction des températures de 2°C à 8 °C lors des fortes journées de chaleur

L’étude a mis en évidence un microclimat favorable au bien-être animal dans les prairies agroforestières avec une température diminuée en moyenne de 2°C et jusque 8 °C maxi lors des fortes journées de chaleur. L’humidité mesurée est supérieure dans les prairies agroforestières comparativement au témoin. La mesure de ces deux paramètres permet de calculer le stress thermique ressenti par les bovins (THI). La présence des arbres, qui modifie le microclimat dans ces parcelles, diminue le stress thermique. Moins stressé, la perte de production chez les bovins est alors limitée.

Une économie de fourrage herbacé

Concernant le fourrage herbacé, des performances comparables entre les prairies agroforestières et non arborées en termes de productivité (rendement) et de qualité de fourrage sont constatées. Le rendement en fourrage n’est pas impacté par la présence des arbres. Cependant, nous observons un calendrier de pousse différents (décalage phénologique) avec une pousse plus tardive en prairies agroforestières. En ce qui concerne les valeurs alimentaires des fourrages, seule la valeur énergétique du fourrage est plus faible en zone arborée cela étant lié à la quantité plus faible de soleil reçu par le couvert végétal aux abords des arbres. Une ressource complémentaire au fourrage herbacée a également été étudiée, il s’agit des arbres fourragers. Certaines essences locales telles que le charme commun, le robinier ou encore le prunelier ont des valeurs alimentaires significatives, cette ressource supplémentaire est intéressante notamment lors des périodes de sécheresse ceci permettant d’économiser du fourrage herbacé.

 

Les prairies agroforestières, en plus d'améliorer le bien-être animal, maintiennent des performances agronomiques intéressantes. Pour s'adapter aux changements climatiques, il est judicieux d'intégrer au moins une prairie agroforestière sur l’exploitation. Cela offre un refuge aux animaux lors des périodes de chaleur intense et permet un décalage phénologique du fourrage, assurant ainsi une production étalée sur la saison. L'agencement des parcelles agroforestières, incluant la densité, la forme, l'alignement des arbres et leur orientation, doit être réfléchi en fonction des objectifs spécifiques de chaque exploitation, notamment en termes de bien-être animal.

 

Tous les résultats détaillés de l’étude sont disponibles ci-contre au téléchargement et sur ce lien : https://hautsdefrance.chambre-agriculture.fr/fileadmin/user_upload/National/FAL_commun/publications/Hauts-de-France/L_impact_de_l_agroforesterie_sur_le_paturage_des_bovins_dans_le_Nord_Pas_de_Calais.pdf

 

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