Gestion du mildiou en pomme de terre
Avec cette météo pluvieuse resurgit les difficiles années mildiou en pdt que nous avons vécu en 2016- 2017 ou encore 2007. Cette année-là, le mildiou arrivé précocement au printemps avait été difficile voire impossible à maîtriser sur le cycle de la pdt. Cela ne prédit en aucun cas la suite des évènements en matière d’épidémie de mildiou cette année !
Les signalements de mildiou en parcelle sont fréquents, y compris sur des parcelles où la végétation est peu développée. Conséquence des contaminations de mardi et mercredi dernier. Quand on se réfère au BSV PDT l’inoculation dans l’environnement est maximale et toutes les variétés, même rustique, devraient déjà être protégées au cuivre pour ce qui nous concerne. Les conditions climatiques sont toujours aussi poussantes et les végétations évoluent toujours aussi vite.
A partir de quand protéger ? Avec ce printemps certaines plantations ont été tardives et sont encore au stade levée pour certaines d’entre elles. Le stade à partir duquel il faut prendre en compte le seuil indicatif de risques est « 30% de levée avec des plantes de 5 à 10 cm (taille d’une demie-main) ».
Il est nécessaire de rappeler qu’avant de traiter les leviers variétaux et OAD sont nos principaux recours efficaces.
Focus cuivre : utilisation sur pomme de terre
Le sulfate de cuivre, sous forme de bouillie bordelaise, est un produit strictement préventif alors que l‘hydroxyde de cuivre présente un léger effet « curatif » dans le sens où il a une action desséchante sur le mycélium du champignon.
La persistance d’action dépend de plusieurs paramètres :
1. Le lessivage : les produits sont en général adhérents jusqu’à 25 mm de pluies cumulées ou 20 mm en une fois.
2. La croissance de la plante : toute nouvelle pousse ultérieure au traitement n’est pas protégée.
3. La formulation du cuivre : certaines formes sont très adhérentes comme la bouillie bordelaise et l’hydroxyde.
Les produits utilisables
A titre indicatif (au 1er juin 2024), voici les produits homologués issus de la base E-Phy (https://ephy.anses.fr/).
Dose à appliquer
Règlementairement la dose totale de cuivre admissible par hectare ne peut dépasser 4 000 g de Cuivre métal. La dose à appliquer varie de 300 à 400 g de Cu par passage. Même par forte pression, il n’est pas utile d’augmenter les doses. Sur les variétés sensibles type Agria, Ditta et Babylon, la protection est déjà engagée. Pour les variétés plus rustiques, Maïwen, Otolia et Cayman, il faut se montrer vigilant.
Alain LECAT et Sébastien FLORENT