Des nichoirs pour les chouettes

Avec un régime alimentaire composé principalement de campagnols, de musaraignes et de muridés (mulot et souris grises), la chouette effraie participe activement au renforcement de la lutte biologique contre les ravageurs de cultures. « Accueillir ces rapaces, c’est nécessaire !. En maraîchage, nous utilisons de la paille, des plastiques, et de moins en moins de produits phytopharmaceutiques. Conséquence, nous assistons à une explosion de la population des rongeurs. Les chouettes effraies permettent de réguler ce phénomène » témoigne Patricia GODIN, chef d’exploitation de la Ferme du Tronquoy à Montigny-en-Cambrésis.
De charmants locataires
Depuis 4 ans, la Chambre d’Agriculture du Nord-Pas de Calais, le Groupe d’Etudes et de Développement Agricole (GEDA), Pays’en Action Cambrésis et le Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement Ville de l’Artois mènent des actions communes de sensibilisation en faveur de la biodiversité auprès des agriculteurs. La remise des nichoirs, fabriqués par un ébéniste d'Hamelincourt, en fait partie. « L’objectif du GEDA est qu’il y ait beaucoup d’exploitations accueillant des nichoirs. Avoir une chouette effraie sur la ferme n’est pas dérangeant, ni contraignant. Il suffit juste d’installer une petite boîte dans un endroit sombre disposant d’une entrée ouverte toute l’année » explique l’agricultrice. Les bâtiments anciens tels que les granges, les greniers s’ils sont peu fréquentés ou encore les pigeonniers sont des lieux de prédilection pour ces rapaces qui y installent facilement leur nid. En leur offrant l’hospitalité, les agriculteurs contribuent à sauvegarder l’espèce, menacée par la raréfaction des sites de nidification.
Les premiers résultats devraient être visibles d’ici un ou deux ans, le temps de laisser ces oiseaux s'installer « C’est une belle action, peu coûteuse*. C’est aussi une occasion de communiquer sur tous les bienfaits de l’agriculture et les actions des agriculteurs en faveur de l’environnement. Ramassage des bouteilles dans les champs, recyclage des déchets, mise en place de haies ou de bandes enherbées… Tout cela n’est pas connu du public et mériterait de l’être davantage » conclut Patricia GODIN.
* Les nichoirs ont été financés en partie par l’Agence de l’Eau Artois Picardie, la Région Hauts-de-France, la Chambre d’Agriculture du Nord-Pas de Calais et le Ministère de l’Agriculture
Contact : Sophie GRASSIEN, conseillère biodiversité au 03 20 88 67 33 ou 06 85 22 88 27.