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Connaissez-vous le seuil de rentabilité d’une coupe d’herbe (en fonction de la méthode de récolte) ?

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11 avril 2024

L’outil AGRINIR, méthode d'analyse infra-rouge, permet de connaître avec précision et rapidité les valeurs alimentaires d'un fourrage, des informations particulièrement stratégiques.

 

Une vingtaine d'éleveurs, engagés dans le programme prairie du bocage du Boulonnais, ont pu bénéficier de l'outil. Les résultats démontrent une grande diversité de valeurs entre les fourrages. 

 

  • Enrubannage : 62.7 % MS / 1.16 UEL / 0.8 UFL / 13.6 MAT / 28 % CELULOSE / 66 DMO

            Avec des valeurs maximales et minimales allant de 0.94 UFL / 0.67 UFL 21.9 MAT / 8.1 MAT

  • Ensilage d’herbe : 38.6 % MS / 1.12 UEL / 0.76 UFL / 11 MAT / 29 % CELULOSE / 63 DMO

            Avec des valeurs maximales et minimales allant de 0.84 UFL / 0.65 UFL 12.5 MAT / 9.9 MAT

 

Contrairement aux idées reçues, l’ensilage d’herbe n’a pas systématiquement des valeurs alimentaires plus élevées que l’enrubannage, c’est ce que les analyses AGRINIR 2023 ont mis en évidence. 

Comment  alors adapter les conditions de récolte pour répondre aux objectifs de l’exploitation ?  La plupart des éleveurs du programme enrubannent avec leur propre matériel ; ce qui permet à la fois plus de liberté pour faucher au bon moment (stade de récolte, condition météo favorable) et d'obtenir une herbe plus riche. De plus, le fait que le coût de récolte soit à la boule, il y a là un vrai intérêt à rechercher l’optimum de MAT et d’UFL.Contrairement à l’ensilage d’herbe qui est généralement fait par l’entrepreneur et qui laisse moins de souplesse pour optimiser le stade de récolte et avoir une valeur alimentaire élevée. Une autre explication vient du fait que le coût d’ensilage se fait à l’hectare et non à l’heure, cela incite à attendre pour optimiser le volume, mais avec une diminution de la valeur alimentaire.

 

 

Le seuil de rentabilité d’une coupe d’herbese fait en comparaison du coût d’achat moyen d’une herbe récoltée. C’est le rendement minimum pour rentabiliser le coût de production par rapport aux achats extérieur. Par ailleurs, le choix entre rendement et valeur alimentaire, va se faire en fonction des besoins des animaux et en corrélation avec l’objectif de l’éleveur, et aussi en fonction du contexte de l’exploitation (chargement, état des stocks…). Il faut briser le tabou du bon ou mauvais fourrage. Pour compléter, aussi vrai que les besoins au sein d’un troupeau soient différents, la diversité des fourrages notamment au niveau de l’herbe est un atout en fonction :

  • Des objectifs de production ou de croissance : productivité par vache, âge au vêlage, état d’engraissement ...
  • Des besoins physiologiques de l’animal c’est-à-dire, la capacité ou non à digérer des aliments fermentés, transition alimentaire
  • Des autres éléments de la ration : besoin de diluer et de tamponner la ration face à des maïs riches en amidon
  • Dans une ration, l’herbe peut apporter une variable d’ajustement en fonction des années qui ne se ressemblent pas. Les contextes peuvent être très différents : conditions de récolte, climat, caractéristiques des autres fourrages de l’exploitation (amidon, sucres, fermentescibilité etc…)

 

 

Notre conseil:  Pensez à faire analyser vos fourrages récoltés et travailler la qualité de vos fourrages. Il s'agit d'un vrai levier pour gagner en autonomie azotée et énergétique, et répondre à vos objectifs. Le résultat d’analyse vous permettra d’évaluer la qualité de vos fourrages et d’en adapter la distribution sur le troupeau en conséquence. Vous pourrez ainsi choisir quel fourrage distribuer à quelle catégorie d’animaux et ajuster l’apport de concentrés. Vous pouvez apporter vos échantillons lors d’une permanence AGRINIR dans les antennes de la Chambre d’Agriculture. Enfin, si vous souhaitez aller plus loin concernant la gestion de vos fourrages sur la zone du bocage du Boulonnais, contactez  Sophie SCHRYVE (conseillère élevage) au 06 80 51 70 97. 

 

 

C'est quoi, le programme prairie du bocage Boulonnais? animé par la Chambre d’Agriculture, en partenariat avec le Parc Naturel des Caps et Marais d’opale, financé par l’Agence de l’eau, ce programme vise à apporter des solutions permettant aux  300 éleveurs de la zone, de trouver un équilibre entre maintien, développement et viabilité de leur élevage, tout en préservant le paysage ainsi que ses fonctionnalités.

 

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