Vous êtes ici : Accueil > Articles > Comment réaliser des plantations économiques et de qualité ?

Comment réaliser des plantations économiques et de qualité ?

Accéder aux flux rss de notre siteImprimer la page

Avec les évolutions de la PAC, nombre d’agriculteurs pensent replanter de la haie pour respecter la conditionnalité imposée par la BCAE 8. Planter une haie est un investissement. Le coût moyen est d’environ 12 € / ml, si le chantier est réalisé clé en main par une entreprise. Des aides existent mais elles imposent un cahier des charges qui fait souvent grimper les coûts. Les aides sont rarement à 100% avec un reste à charge et une avance de trésorerie. En raisonnant bien son projet, il est possible de faire des plantations de qualité, à frais réduits.

 

 

 

Mode d’emploi :

- Choix des plants : le meilleur rapport qualité prix reste les arbres et arbustes en racines nues de taille 60/90 cm. Ce sont des plants qui ont en général 2/3 ans, ayant passé assez de temps en pépinière pour avoir les réserves nécessaires à la reprise et pas trop grands pour une plantation rapide.

- Distance de plantation : on a toujours comme réflexe de planter « serré » pour avoir un résultat plus rapide. Ce n’est pas toujours pertinent pour les végétaux. Il est important de leur laisser la place pour se développer. Une implantation avec des plants répartis tous les mètres linéaires suffit sauf pour des haies anti érosives où l’on cherchera un pied de haie plus garni.

- Protection indispensable : dans le secteur, il parait compliqué de planter sans protection. Au minimum, une protection lapin lièvre, sur 60 cm de haut, permet de garantir un volume de branches et de feuilles à l’abri des dents des lièvres et chevreuils. Le lapin peut aussi faire des dégâts. Ne lésinez pas sur la pose de 2 bambous qui permettent en premier lieu à la protection de rester droite, les jeunes plants n’ayant pas la capacité de remplir cette fonction. Ensuite, les bambous évitent aux protections de s’envoler dans la nature (dépenses alors inutiles et pollution). On commence à voir sur le marché des protections biodégradables mais le coût est encore très élevé. Vous pouvez aussi miser sur les répulsifs (à base de soin de mouton, par exemple). Cela reste moins cher que des protections physiques mais il faut veiller à réaliser 2 à 3 passages par an les 3 - 4 premières années.

- Paillage fortement recommandé : les entreprises utilisent des produits transformés : toile de jute, carton, bâche biodégradable… car ils sont plus faciles à gérer et à manipuler. Sur une exploitation, il est possible de récupérer des paillages efficaces à moindre coût. Il n’est pas rare d’avoir des ballots de foin ou de paille qui ont pris l’eau et qui ne sont plus utilisables. Les céréaliers peuvent anticiper en gardant quelques andains. Une balle permet en moyenne de pailler 30 ml. Déroulé ou installé à la pailleuse ou au godet désileur, la mise en œuvre est relativement facile. On peut aussi utiliser du broyat de bois ou de miscanthus. Une autre option est de valoriser des « déchets » à récupérer chez les transformateurs à l’image des paillettes de lin.

- Plantation : la plantation d’arbres et d’arbustes est une activité physique qui peut être facilitée. Elle se réalise entre le 15 novembre et le 15 février. Le premier réflexe est le passage d’une dent de sous-solage quelques mois avant la plantation pour décompacter. Les trous sont alors plus faciles à réaliser. Une bèche bien affutée permet d’économiser beaucoup d’efforts. On peut parfois compter sur la mécanisation avec une planteuse. Quand le contexte s’y prête, cette machine permet de planter 1 km jour à 3 personnes, sachant qu’il faut une 2ème journée pour la pose des protections et du paillage.

En suivant ces quelques recommandations, on arrive à un coût de chantier d’environ de 3 – 4 € / ml (temps de travail inclus). Comparé au 12 € indiqués plus haut, l’économie est loin d’être négligeable.

La mise en place d’un partenariat entre collectivités et agriculteurs pour réaliser des plantations des haies dans de telles conditions pourrait présenter un intérêt. Pour plus d’infos, vous pouvez contacter : pôle agro environnement Chambre agriculture Nord Pas de Calais 03 21 60 57 60.

Visualisez les conseils de Justine et Arnaud, nos conseillers Chambre d’agriculture :https://www.youtube.com/watch?v=FoImRfbopsQ

Rappel : pour toutes plantations sur des terrains en fermage, il faut impérativement avoir l’accord du (ou des) propriétaire(s). Faute de quoi, la plantation sans accord est un motif de rupture de bail immédiat.

Abonnez vous !