Brouter, c’est bon pour la santé
En agriculture biologique, les éleveurs ont souvent recours aux médecines alternatives. L’idéal reste la prévention mise en œuvre par les vaches elles-même. Les prairies dites « alicament » sont une alternative pour prévenir les problèmes de santé du troupeau, un outil supplémentaire dans la panoplie de prévention.
L’instinct naturel au profit de la santé
L’instinct des animaux incite ces derniers à prélever naturellement les plantes ayant des propriétés pour améliorer leur santé. Or, dans nos systèmes d’élevage actuels, même très herbagers, la diversité de plantes pâturables, est la plupart du temps, assez restreinte. La mise à disposition régulière de prairies « alicament » aux vaches, leur permet de pouvoir prélever les plantes dont elles ont besoin. L’accès à ces plantes peut être donné une à deux fois par semaine, en l’intégrant, par exemple, dans un pâturage tournant.
Chaque plante à un rôle et des vertus
Ces mélanges ayant des vertus pour la santé des troupeaux peuvent contenir jusqu’à 17 espèces. Parmi ces plantes, il y a celles connues pour leurs bienfaits digestifs : pimprenelle, achillée millefeuilles… Et celles qui diminuent la pression parasitaire grâce à leur teneur en tanins : chicorée, mélilot, lotier, plantain, tanaisie, centaurée noire, sainfoin… Le point commun de ces espèces est d’être riche en métabolites secondaires : flavonoïdes, polyphénols, tanins.
Enfin, certaines plantes intégrées aux mélanges ont pour vocation, grâce à leur système racinaire, à valoriser divers oligo-éléments (présents à différentes profondeurs) et à améliorer la structure sur sol. On y trouve aussi des métabolites antioxydants intéressants pour améliorer le statut inflammatoire. Ces mélanges composés de plantes aux vertus médicinales, peuvent être implantées (sursemis ou prairie temporaire) afin d’être directement pâturés par les animaux.
Ces prairies sont inspirées d’une pratique britannique où les prairies multi-espèces sont connues pour améliorer la santé des agneaux. Elles n’excluent pas une certaine productivité fourragère, grâce à des espèces plus axées sur la production : ray-grass, trèfles, luzerne, chicorée. Au-delà des vertus santé, ces prairies sont une réelle opportunité de compenser des déficits fourragers estivaux et d’améliorer la fertilité des sols du fait de leur diversité.
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