Vous êtes ici : Accueil > Articles > Anticipez un déficit fourrager cet été

Anticipez un déficit fourrager cet été

Accéder aux flux rss de notre siteImprimer la page

La faible pluviométrie a impacté les repousses d’herbe et a nécessité un recours plus important au maïs fourrage. En cas de déficit fourrager, des solutions alternatives existent.

Le bilan fourrager permet d’estimer la couverture des besoins fourragers du troupeau. Si le déficit est peu important (plus de 80% des besoins du troupeau couverts par les stocks fourragers), l’achat de fourrages à l’extérieur ou de coproduits peut combler ce manque de fourrages. La distribution d’une ration sèche aux génisses peut également être envisagée afin de réserver le maïs fourrage aux vaches. Au delà de ce déficit, il sera difficile de se passer de fourrages grossiers dans la ration. 


LES SOLUTIONS AU DEFICIT FOURRAGER

  • LIMITEZ LES PERTES AU SILO ET LA SURCONSOMMATION

Préservez la qualité des fourrages pendant la période estivale. Un front d’attaque irrégulier et insuffisamment chargé (idéal : double rangée de boudins), un pied de silo persistant, un avancement journalier inférieur à 10 cm, un débâchage supérieur à 2-3 jours de désilage sont autant d’éléments pouvant dégrader la conservation du maïs.
Un contrôle de la quantité de maïs distribuée aux génisses évitera toute surconsommation. Pour un objectif de vêlage à 24 mois, le rationnement est de l’ordre de 1.0 à 1.2 kg brut de maïs à 32% de MS par mois d’âge.

  • ENSILEZ LES CEREALES

L’ensilage de céréales constitue une sécurité pour nourrir le troupeau dés le mois de juillet. La récolte intervient au stade grain « fin laiteux - début pâteux » soit environ 30 à 40 jours après la floraison ou 3 semaines à un mois avant la date présumée de la récolte en grain. Un bon repère : le grain doit s’écraser facilement et la plante commence à jaunir. La paille est encore verte autour des nœuds. Un taux de MS d’environ 30 à 35 % est recherché. A ce stade, une surveillance quotidienne est conseillée car l’évolution de la teneur en MS est très rapide (jusqu’à 1 à 2 points par jour avec des températures élevées). Sa valeur alimentaire moyenne en fait plutôt un fourrage à réserver à des animaux à besoins modérés ou en complément du maïs fourrage ou d’un bon ensilage d’herbe.
Une culture dérobée pourra s’envisager après la récolte. Le rendement espéré est assez variable : si les espèces implantées présentent généralement une résistance correcte à la sécheresse estivale (cas du sorgho fourrager), la pluviométrie doit être suffisante pour assurer la levée et un minimum de développement. 

  •  ENVISAGEZ UNE RATION SECHE POUR LES GENISSES

Réservez les meilleurs fourrages aux vaches laitières. L’herbe récoltée ce printemps, de bonne qualité, peut ainsi être distribuée aux vaches. Afin d’économiser le maïs fourrage, distribuez une ration sèche aux génisses restées à l’étable à base de paille ou fanes de pois et concentrés. Sans pluies et avec une récolte rapide, les fanes de pois de conserve ont une valeur alimentaire proche de celle d’un foin. Du fait d’un encombrement plus faible que la paille, elles permettent de réduire la quantité de concentrés distribuée.

  • INCORPOREZ DES COPRODUITS DANS LA RATION

Le choix d’un coproduit dépend de plusieurs paramètres : sa disponibilité, sa valeur alimentaire, son mode de stockage et bien sur de son prix. Des disponibilités peuvent exister localement avec des agriculteurs et sont à privilégier pour préserver le cout alimentaire (pommes de terre, racines endives, …), le cout des achats de fourrages extérieurs étant actuellement impacté à la fois par une disponibilité réduite et une demande soutenue. Le calcul du prix d’intérêt de ces coproduits est basé sur l’économie réalisée sur la consommation de maïs fourrage et sur les achats de concentrés azoté ou de production sans oublier le cout du transport, du stockage et de la reprise... 

                     

Contact: Pierrick BOULAN, conseillers Productions Animales au 06 84 57 93 39
                            

Abonnez vous !