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« 80% de la surface est couverte en septembre et ça, c’est une belle réussite »

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Retrouvez le retour d'expérience de Michel et Benjamin CARON, exploitants à Jouy-sous-Thelle (60)

Les couverts d’interculture, les associations d’espèces ou encore les couverts permanents sont des pratiques permettant de couvrir son sol. La couverture du sol est bien plus qu’une obligation réglementaire, elle est un levier efficace pour protéger son sol de l’érosion et de la fuite de nitrate.

 

Qu’est-ce qui a fait évoluer vos pratiques ?
Les couverts ont été mis en place sur l’exploitation dès 1970. À l’origine, ils étaient composés à 100% de moutarde blanche, car l’espèce est bien adaptée à notre territoire, simple, peu coûteuse avec des biomasses importantes. Les couverts ont été diversifiés dans les années 90 avec l’ajout d’autres crucifères, de féverole et de phacélie. Les premiers essais en non labour ont été faits en 1975. La réduction du travail du sol et l’utilisation de couvert ont limité les problèmes d’érosion. Dans les années 80, malgré les pailles enfouies chaque année, un gros orage a provoqué des rigoles dans une parcelle de betterave. À l’époque, on croyait que le labour était la clé de l’agronomie mais finalement il est au service de l’agriculteur et non du sol. Notre choix est donc de couvrir le sol et de réduire le travail du sol.

Dans notre secteur, la charge en cailloux est importante. Sur certaines parcelles, de nombreux ramassages de silex ont été réalisés. Même si c’est un cas particulier, on a pu observer que globalement sur l’exploitation, la charge en cailloux diminue et la proportion de terre augmente dans l’horizon de surface grâce à nos pratiques. On n’observe plus de phénomène d’érosion ni de battance. La portance a été nettement améliorée même pour les chantiers d’arrachage de betteraves.

Les associations de cultures sont testées depuis 2010-2011 pour le colza. L’intérêt était d’apporter de l’azote. Aujourd’hui, il s’agit principalement d’un moyen de lutte contre les altises et de limiter l’utilisation des insecticides. Depuis, on a testé le blé associé et la betterave associée. Les bandes fleuries sont aussi une solution que nous envisageons sur l’exploitation pour améliorer la biodiversité, attirer les auxiliaires et gérer les ravageurs.

 

Zoom sur les pratiques agro-écologiques mises en place
Le but de la couverture du sol associé à la réduction du travail du sol est de gérer le salissement de nos parcelles. Les couverts d’interculture et l’alternance des cultures céréales ou non, de printemps et d’automne permettent de concurrencer les adventices et d’éviter une accoutumance de la flore. Pour optimiser le fonctionnement de l’exploitation, il est nécessaire d’allonger la rotation. Les blés sur blés sont donc à éviter pour nous.


Les effets positifs sont plus nombreux que ceux recherchés. On observe qu’en attirant des insectes et en couvrant le sol, on crée un environnement privilégié pour favoriser le petit gibier. La diversité des cultures favorise la diversité aussi bien audessus du sol que dans la terre. La couverture du sol empêche elle, la stérilisation du sol par les ultraviolets. L’objectif est d’avoir l’impact négatif le plus faible sur la vie du sol et même de l’améliorer et la protéger. D’un point de vue économique, nos pratiques sont équilibrées en termes de marges nettes. Nous avons moins de matériel et utilisons moins de carburants. Avec notre système en semis direct, une personne seule pourrait suffire pour assurer l’ensemble de la campagne alors qu’il faudrait être deux ensystème labour. Les couverts ont l’avantage de travailler
24 heures sur 24.

Enfin, l’impact social est positif également. Les couverts fleuris sont des bons moyens de communication. Ils permettent d’échanger avec le voisinage qui s’arrête pour cueillir des fleurs comme des tournesols.

 

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