Vous êtes ici : Accueil > Notre agriculture > Réglementation > Epandre vos effluents organiques

Raisonner vos épandages d’effluents d’élevage et de matières organiques

Accéder aux flux rss de notre siteImprimer la page

Les effluents d’élevage, digestats de méthanisation, effluents industriels, boues urbaines, composts, produits importés sont recyclés majoritairement en agriculture. Bien gérés, ils participent au retour au sol de la matière organique et leur utilisation doit se raisonner dans une cohérence agronomique et environnementale.

En tant qu’agriculteur, vous êtes utilisateur de ces matières organiques. Vous devez donc optimiser d’un point de vue agronomique l’utilisation des effluents tout en respectant la réglementation en vigueur.

Pour mieux comprendre les modalités d’utilisation de ces matières organiques, vous pouvez profiter d’une assistance technique sur les filières d’épandage auprès des services spécialisés des SATEGE (Service d’Assistance Technique à la Gestion des Epandages) et de la MUAD (Mission d’Utilisation Agricole des Déchets).

Vérifiez les conditions pour épandre au mieux vos effluents

Les caractéristiques des effluents

Pour épandre vos effluents de façon optimale, vous devez en connaitre les caractéristiques. En effet, les effluents épandus sur les sols agricoles ont des compositions très variables. Certains ont des propriétés amendantes et d’autres sont plutôt des fertilisants qui apportent des éléments nutritifs aux plantes.

  • les amendements organiques et calciques améliorent les propriétés physiques, chimiques et biologiques des sols. C’est le cas par exemple des fumiers, composts qui apportent de la matière organique stable (humus). Certains effluents (boues chaulées par exemple) ont également un intérêt comme amendement calcique
  • les engrais organiques représentent la majorité des produits. Ils apportent aux cultures des éléments nutritifs (N, P, K). C’est le cas par exemple des lisiers, des fientes, des boues d’épuration

Vous devez également prendre en considération d’autres caractéristiques telles que :

  • la nature des produits et les conditions d’apports (climat, date, culture fertilisée, ...), car ils influent sur la disponibilité des éléments fertilisants pour la plante
  • le rapport carbone/azote qui permet d’apprécier la vitesse de minéralisation d’un produit organique dans le sol et la disponibilité de l’azote. Plus il est élevé, moins le produit se minéralise vite. Le C/N permet aussi de caractériser l’effet amendant d’un produit
  • la cinétique de minéralisation au laboratoire peut également être un bon indicateur. Par exemple, un compost de déchets végétaux se minéralise très lentement et libérera au mieux que 5 à 10 % de l’azote total contenu dans le produit
  • la potasse et le phosphore contenu dans les produits organiques sont généralement bien disponibles (considérer 100% pour la potasse)

  Pour en savoir plus sur les effluents d'élevage, consultez la brochure RMT Elevage et Environnement - Valorisation agronomique des effluents d'élevage

Les caractéristiques du milieu récepteur

Pour optimiser l’utilisation des effluents, vous devez avoir une bonne connaissance du milieu dans lequel se dérouleront les épandages. Pour vous aider dans cette approche, vous pourrez réaliser si besoin des études telles que :

  • une étude de sol « Aptisole » qui vous permettra de vérifier l’aptitude de vos parcelles à recevoir ou non les effluents et sous quelles conditions
  • une étude de la zone d’épandage grâce à laquelle vous identifierez les éventuelles contraintes existantes sur votre territoire

Une fois ces pré-requis réalisés, vous aurez une bonne visibilité des caractéristiques du milieu et du produit à épandre. Mais vous devrez également veillez à utiliser un matériel vous permettant de réaliser vos épandages dans de bonnes conditions. Un équipement adapté vous permettra de respecter la dose d’épandage ainsi que les délais d’enfouissement. Il vous assurera aussi la limitation de la volatilisation…

  Téléchargez l'infographie Epand'Air

Vous devez aussi respecter les règles en vigueur en matière d’épandage. Selon le type et le statut de l’effluent que vous utilisez (statut « déchet » ou statut « produit »), les distances d’épandage à respecter sont différentes. Des distances sont à respecter : vis-à-vis des habitations, vis-à-vis du milieu (cours d’eau, zones de captage, lieux de baignade, …) et les conditions de stockage en bord de champ peuvent aussi varier.

  Téléchargez le document pour en savoir plus sur les distances d'épandages à respecter

Disposer d’un plan d’épandage dans les règles pour les effluents d’élevage et les digestats

Avant de réaliser vos épandages, vous devez vérifier si vous êtes concernés par la réalisation d’un plan d’épandage selon le classement de votre exploitation. Le plan d’épandage est un document permettant d’identifier le parcellaire de l’exploitation ou des exploitations susceptibles de recevoir des effluents organiques. Obligatoire pour les élevages ou sites de méthanisation soumis aux installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE), ce document s’il existe déjà nécessite parfois d’être actualisé.

Les éleveurs non ICPE sont soumis aux règles fixées par le règlement sanitaire départemental (RSD). Il n’y a pas d’obligation de plan d’épandage.

Pour rappel, si vous utilisez des effluents exogènes à votre exploitation :

  • Certains produits sont soumis à plan d’épandage et nécessitent, de la part du producteur, une démarche administrative pour être autorisés à l’épandage (boues urbaines, effluents industriels,…)
  • D’autres produits sont quant à eux normalisés (NFU 44051 – amendement organique, NFU 44095 – compost de boues, NFU 42001 – engrais…) et ne sont donc pas soumis à plan d’épandage : vinasses, composts déchets verts. Ils doivent cependant respecter les critères fixés par les normes et les obligations de marquage

Respecter le calendrier d’épandage

L’obligation de respecter un calendrier pour l’épandage de vos effluents dépend de votre localisation. En effet, si vous êtes :

  • En zones vulnérables : vous devez respecter un calendrier d’épandage. L'application de la Directive nitrates impose d’autres règles en fonction du type d’effluents épandu et de la localisation de votre parcelle.
  • Hors zones vulnérables : vous n’êtes pas obligé de respecter ce calendrier qui reste pourtant recommandé.

Respecter les distances d’épandages

Au préalable de vos épandages, il est nécessaire de vérifier les distances réglementaires à respecter. Elles varient en fonction de la nature des produits épandus, du régime réglementaire du site de production (RSD, ICPE, loi sur l’eau, produits normalisés…)

La réglementation zones vulnérables prévoit également le respect de certaines distances notamment par rapport aux cours d’eau et aux pentes.

Il est donc important de connaître tous ces critères avant de procéder à l’épandage de vos effluents organiques.

  Téléchargez le document pour en savoir plus sur les distances d'épandages à respecter

Remplir vos documents liés aux épandages en zones vulnérables

Vous êtes situés sur une zone dite vulnérable ? Alors, vous êtes tenus de respecter certaines obligations.
Les textes relatifs aux zones vulnérables et la directive « nitrates » imposent certaines règles en vue de réduire la pollution des eaux provoquée ou induite par les nitrates d’origine agricole.

Si vous êtes dans cette situation, vous devez compléter plusieurs documents d’enregistrement : le plan prévisionnel de fumure azotée (PPF) et le cahier d’épandage.

Vous devez aussi vérifier le calcul du plafond des 170 kg/ha SAU pour les effluents d’élevage sur toutes les parcelles de l’exploitation.

Notez bien qu’indépendamment de la situation en zones vulnérables, si vous êtes éleveurs ICPE vous devez aussi enregistrer vos pratiques de fertilisation azotée dans ces documents.

Formulaire de contact Epandre vos effluents

Vos coordonnées
Votre message

En soumettant ce formulaire, j'autorise la Chambre d'agriculture des Hauts-de-France à utiliser mes données personnelles pour traiter ma demande.

NOS DOCUMENTS

Les effluents d’élevage (fumiers, lisiers...) comportent des éléments fertilisants et de la matière organique nécessaires au sol et aux cultures.

Bien les valoriser permet de faire des économies d’engrais et d’amendements tout en respectant l’environnement.