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Quelle dose pour le dernier apport d’azote ?

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Les premiers conseils Mes Sat’images préconisent une dose de près de 60 unités.

Par Matthieu Catonnet, Chambre d’agriculture de la Somme.

Les conditions climatiques fraîches de ces derniers mois n’ont pas permis un développement rapide des cultures. Au 10/05, les stades de blé se situent entre 2N et Dernière Feuille Pointante. Le stade DFE étant prévu au 15-20 mai pour les situations précoces et au 25/05 pour les situations tardives.

Les deux premiers apports azotés ont souvent été anticipés pour être positionnés avant une pluie. En général, ils ont donc été bien valorisés grâce à des précipitations d’au moins 15mm dans les 15 jours après l’épandage. Néanmoins, certains apports réalisés fin mars ont pu se retrouver dans le sec pendant 3 semaines et subir des pertes par volatilisation (estimation de 10 à 30% en solution liquide ; 5 à 10% en ammonitrate).

Ces apports « anticipés » ont donc été réalisés durant une croissance ralentie avec les températures froides sur février – mars ou les besoins restaient faibles. La culture ne pouvait donc pas absorber l’ensemble de ces premiers apports qui cumulaient entre 150 et 180 uN/ha (équivalent au 75% de la dose bilan). Cet azote non absorbé est donc maintenant peu disponible, car étant réorganisé ou en partie volatilisé. Le Coefficient Apparent d’Utilisation est de l’ordre de 70 – 80 %, contre 90% habituellement.

Les premiers résultats du service Mes Sat’images, réalisés sur plus de 500 parcelles de blé dans le département, confirment cette tendance avec une absorption moyenne de 118uN/ha. Pour autant le potentiel de rendement de la culture reste important, avec une biomasse moyenne évaluée à 4.8 tMS/ha, aboutissant donc à des premiers conseils élevés : moyenne 58uN/ha.

Grâce à des prises de vues régulières, cet outil permettra d’évaluer ces composantes et donc d’ajuster au mieux ce dernier apport azoté suivant l’évolution de l’azote.

Comme tout apport minéral, il conviendra aussi de le positionner avant une pluie et entre les stades DFE et Gonflement afin de garantir un rendement et un taux de protéine optimale.

Toutefois, si le déficit hydrique s’intensifie dans les prochains jours, il sera surement judicieux de revoir à la baisse l’objectif de rendement dans certaines situations (terres superficielles, semis tardifs…) et donc de réduire (d’autant plus en terre superficielle) et/ou de fractionner cette dose.

 

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