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Journée Portes Ouvertes « synergies cultures – élevages » : passeport pour la réussite !

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La Chambre d’Agriculture de l’Oise, le GIEE (Groupement d’Intérêt Economique et Environnemental) du CERNODO* et le centre de recherche Agro Transfert invitent tous les polyculteurs - éleveurs laitiers à participer à une journée portes ouvertes appelée « Synergies cultures – élevages : passeport pour la réussite ! ». Cette journée se tiendra le Jeudi 1er Avril 2021 de 13h15 à 17h00 à Mureaumont près de Formerie.

Depuis plus de 5 ans, un groupe d’agriculteurs du CERNODO mène une réflexion sur l’évolution agroécologique de leurs modèles de production en travaillant sur l’angle des synergies entre cultures et élevage comme moteur de transition.
Convaincus que les complémentarités possibles entre le sol, les cultures et l’animal peuvent apporter une réponse aux défis d’une agriculture durable pour produire plus et mieux, ce groupe a été reconnu GIEE (Groupement d’Intérêt Économique et Environnemental) et a bénéficié de l’appui de différents partenaires techniques au travers de la Chambre d’Agriculture de l’Oise et d’Agro Transfert Ressources et Territoires (Projet régional) et financiers par le compte d’affectation spéciale développement agricole et rural et les fonds Européens FEADER.
L’ambition du projet était d’identifier, tester et promouvoir de nouvelles pratiques en s’appuyant sur la recherche d’autonomie en intrant et le bouclage des cycles de production permis par des pratiques de plus grande complémentarité entre le sol et les animaux.
L’objectif de la journée portes ouvertes qui est proposée le 1er avril prochain sera de présenter un bilan des actions menées par ce groupe en s’appuyant sur le témoignage de trois agriculteurs acteur de ce projet et ayant la particularité d’être situés dans le même village. Ces trois visites permettront donc de mieux comprendre et découvrir les résultats obtenus sur cette thématique de façon concrète sur le terrain.  

*Comité d’Expansion Rural du Nord-Ouest du Département de l’Oise

Au programme :

13h15 :
Accueil sur l’exploitation du GAEC PETIT, 44 Bis rue Principale à Mureaumont
Présentation des travaux engagés par le groupe GIEE Cultures Elevages du CERNODO

14h00, 15h00 et 16h00 :
Trois circuits de visites. Partez à la découverte de trois exploitations membre du GIEE ayant    travaillé sur différentes stratégies de synergies afin de répondre à leurs objectifs d’exploitation

  • Chez David DEMARCY – « J’ai réduit mon coût alimentaire de 32 € / 1 000 litres de lait et amélioré mon empreinte carbone de 10% »
  • Chez Julien DEGRY – « La maîtrise des adventices passe par la rotation »
  • Chez Romain PETIT – « Nous voulons augmenter la taille du troupeau en améliorant       l’autonomie alimentaire et azotée »

 

Inscriptions et renseignements :

Contacter la Chambre d’Agriculture de l’Oise. Antenne du CERNODO à Grandvilliers.                  Tél : 03 44 46 42 70 – Courriel : vincent.yver@oise.chambagri.fr.

 

Chez Julien DEGRY, à Mureaumont

 

 « La maîtrise des adventices passe par la rotation »

 

Chez Julien, il y a une véritable volonté de s’améliorer sur la partie cultures de vente de l’exploitation.

Salarié sur l’exploitation familiale comprenant un atelier laitier de 96 vaches laitières et 106 ha de cultures, Julien souhaite remettre en cause son système, suite à des problématiques de gestion des adventices importantes ces dernières années. 

 

Pour Julien DEGRY, les réflexions en cours sont importantes. Il s’agit de trouver des solutions aux deux problématiques suivantes :

  1. Comment gérer et maîtriser la présence de ray-Grass et Vulpin dans les parcelles ?
  2. Est-il judicieux de faire du labour ou bien de faire du non-labour ?

Face à ces questionnements, le GIEE Cultures Elevage, dans lequel Julien s’est investi depuis le début du projet, s’est emparé du sujet en proposant différentes pistes de réflexions lors d’un atelier de co-conception, organisé en Novembre 2017. Ainsi les agri-experts du groupe ont fait plusieurs propositions :

 

Côté cultures :

Dans un premier temps, penser à établir deux rotations sur les terres labourables, en fonction du potentiel des terres et des possibilités.

Introduire des prairies temporaires pendant au moins deux années consécutives, afin de faire une coupure sanitaire, mais aussi d’obtenir des ressources fourragères supplémentaires (pâtures fauchées ou pâturées, à établir en fonction de la distance par rapport à l’exploitation)

 

Côté troupeau laitier :

Entretenir les prairies permanentes, de façon à optimiser les rendements en fourrages.

Effectuer le regroupement des animaux dans un seul et même bâtiment, afin d’en simplifier la gestion (actuellement les élèves sont sur un autre corps de ferme)

Passer la ration des génisses en ration sèche, pour aller progressivement vers une autonomie alimentaire et affaiblir les coûts d’élevage des élèves.

Réflexion sur une ration plus herbagère, en vue d’une diminution de productivité des vaches laitières (possible grâce au rajout de surface fourragère dans la rotation.)

Suite à cet atelier de co-conception, Julien a pu réfléchir aux différentes propositions effectuées par les agriculteurs du groupe. Il en retiendra des points positifs comme négatifs :

 

Points positifs :

L’augmentation de la part d’autonomie alimentaire sera favorisée de par l’introduction de prairie dans la rotation ; augmentation des performances économiques ; amélioration de la gestion des adventices avec un effort de réduction de produits phytosanitaires

 

Point négatif :

La chute de productivité s’annoncerait trop importante de par le changement de la ration actuelle contre une ration plutôt typée herbagère.

 

Quels ont été les choix ?

Depuis Novembre 2017, quel a été le chemin parcouru ?

La valorisation de dérobées comme ressource fourragère est passée de 14 à 19 ha avec une partie récoltée à l’automne et l’autre, au printemps avant maïs. Les techniques culturales ont évolué sur des techniques simplifiées du travail du sol et sans labour. Reste à concrétiser, dès que cela sera possible, l’introduction de prairies temporaires dans les rotations ; l’objectif à terme étant d’atteindre 10 ha. Mais cela est conditionné à la réalisation d’investissements dans de nouvelles capacités de stockage de fourrage sur l’exploitation.

Parallèlement, pour la conduite du troupeau, l’utilisation des méthodes de médecines alternatives  à base d’huiles essentielles  se sont généralisées et sont une réelle satisfaction.

EARL DU BOIS COLIN

Exploitation de polyculture élevage lait

SAU : 173 Ha

Main-d’œuvre : 3 UMO dont 1 Salarié

Culture de ventes : 106 ha.

Élevage (surface fourragère) : 67 ha dont 43 ha d’herbe

95 Vaches laitières en race Prim’Holstein

Production laitière : 817 490 L/an

                                   8602 Litres/Vache

 

Chez Romain PETIT

 

« Nous voulons augmenter la taille du troupeau en améliorant l’autonomie alimentaire et azotée »

 

Chez Romain PETIT, les projets ne manquent pas. Le bâtiment d’élevage, qui est en train de sortir de terre, a été mûrement réfléchi. Il est l’outil indispensable pour gagner en productivité, tout en renforçant l’autonomie globale de l’exploitation, que ce soit en terme d’alimentation animale ou d’azote sur les surfaces cultivées.

 

Depuis presque trois ans, le projet a été mûrement réfléchi. Après de nombreuses réflexions, rendez-vous, visites et fort de l’expérience au sein du groupe LAIT que Romain préside, les choses sont devenues plus concrètes ces dernières semaines. En effet, le nouveau bâtiment d’élevage « rêvé » par les 4 membres du GAEC est en train de devenir réalité. Cet outil est la pièce maîtresse d’une stratégie globale, visant à augmenter le troupeau à 160 vaches laitières, sur une surface valorisée de 157 ha, dont 107 consacrés au troupeau. Augmenter le troupeau oui, mais tout en optimisant les charges alimentaires et la gestion de l’azote à l’échelle de l’exploitation.

Des méteils dans la ration des laitières

Côté alimentation du troupeau, les exploitants misent sur les dérobées et méteils dont ils sont fermement convaincus. Ainsi aujourd’hui, ce sont 12 ha de méteils de type triticale-blé-pois-vesce qui sont récoltés à la mi-juin, et donc considérés comme une culture à part entière. La récolte obtenue est de très bonne qualité estime Romain et est donc introduite dans la ration hivernale des vaches laitières. De même, ce sont près de 20 ha de Ray Grass – Trèfle qui sont conduits en dérobées avec 2 coupes.

 

Du fumier au lisier … et demain … le digestat ?

Concernant la gestion de l’azote, c’est là que le bâtiment devrait prendre toute son importance, estime Romain, puisque l’ancien système en aire paillée va être transformé en 160 logettes avec, par conséquent, la gestion de lisier plutôt que du fumier. Avec ce passage en lisier, Romain table sur une baisse du recours à l’engrais minéral qui devrait être payante en terme financier. Et sur ce sujet, le projet va même plus loin, puisque celui-ci est pensé pour pouvoir, à terme, accueillir une installation de méthanisation par voie liquide, qui viendrait ainsi conclure en beauté cette réflexion « azote ». Mais pour le moment et avant de se lancer dans cette seconde phase du projet, l’exploitation va rechercher son rythme de croisière et son équilibre après des mois d’intenses bouleversements.

GAEC PETIT

Exploitation de polyculture élevage lait

SAU : 143.0 Ha + 15 Ha à l’extérieur

Main-d’œuvre : 4.0 UMO dont 1 Salarié

Culture de ventes : 44 ha

Élevage : 117 ha consacrés dont 48 ha d’herbe,

154 Vaches laitières de race Prim’Holstein

Production laitière : 1 367 600 L/an

                                   8 860 Litres/Vache

 

Chez David DEMARCY

 

« J’ai réduit mon coût alimentaire de 32 €/1000L et amélioré mon empreinte carbone de – 10% »

 

Chez David DEMARCY, polyculteur éleveur, on parle d’achat de concentré et d’autonomie protéique. En effet, l’éleveur à la tête d’un troupeau de 78 vaches laitières a pour objectif depuis plusieurs années de baisser son coût alimentaire tout en maintenant un bon niveau de production.

 

 

En 2017, David accueil dans le cadre du GIEE Cultures Elevage du CERNODO un atelier de co-conception sur ça ferme. Cet atelier consiste à demander aux collègues agriculteurs du groupe de faire des propositions d’évolution de système en fonction d’une cible définie. L’objectif alors fixé par David, est le suivant : « Produire 600 000L de lait avec moins de 100 g/L de concentré achetés sur un minimum de surface ».

En d’autre terme, l’éleveur La cible, proposée par David visait à trouver des solutions pour baisser le coût alimentaire du troupeau laitier tout en maintenant un niveau de production stable que se soit en lait qu’en cultures de vente. Suite à ce travail, des nombreuses pistes ont été proposées par le groupe d’agri-experts. Des pistes qui ont donné l’envie à David de mettre en place de nombreuses évolutions.

 

Pour cela, les agri-experts font de nombreuses propositions qui suscitent alors chez David l’envie de mettre en place de nombreuses évolutions.

Les premiers changements sur le système alimentaire

Parmis les premiers changements engagés celui de la valorisation des dérobées (en automne et au printemps) est important passant en quelques années de 0 à près de 19 ha aujourd’hui ainsi que la valorisation de fourrages plus précoces très riches en azote et du maïs grain inerté en remplacement du concentré de énergétique. Parallèlement le pâturage est amélioré grâce à une bonne maitrise du pâturage tournant et la création de chemin d’accès. Les surfaces en herbe sont légèrement augmentées. 

 

Des évolutions agronomiques en parallèle

En complément des évolutions de pratiques mises en œuvre sur l’atelier lait, des évolutions importantes ont aussi été réalisé sur l’atelier cultures. Ainsi, des prairies temporaires ont été introduitent dans les rotations. Elle devraient d’ailleurs prendre encore plus de place dans les années à venir puisque l’ambition de l’agriculteur est d’atteindre 9 ha d’ici 2023. Autre pratique introduite celle du semis de tréfle sous couvert de colza dont la première récolté a eu lieu à l’automne 2020.

 

Des résultats au rendez-vous

Côté performances, les résultats sont au rendez-vous ! Le niveau de production est maintenu, le cout d’alimentation est passé de 115 à 83 € / 1 000 litres de lait produit en 4 ans. L’EBE sur Produit Brut global est à 30% et le résultat courant / ha atteint 590 € ce qui est très satisfaisant  et montre bien que les alternatives et modifications engagées ont eu un impact très positif et répondu à l’objectif de l’agriculteur.

D’un point de vu environnemental, grâce à ces actions, l’exploitation à aussi diminué ces émissions de gaz à effets de serre en baissant de 35% les consommations d’énergies indirectes (via la baisse du correcteur azotée du commerce) et en augmentant de 5% le stockage de carbone dans les sols. En clair, - 10% de gaz à effet de serre tout en maintenant le niveau de productivité constant. Des plus-values très intéressantes à tout point de vu.

 

EARL DEMARCY

Exploitation de polyculture élevage lait

SAU : 163.0 Ha

Main d’œuvre : 2.0 UMO dont 1 Salarié

Culture de ventes : 105.3 ha

Élevage : 60 ha consacrés dont 46 ha d’herbe,

79 Vaches laitières en race Prim’Holstein

Production laitière : 559 000 L/an

                                     7 100 Litres/Vache

 

 

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