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«Il y a toujours plus d’idées dans 10 têtes que dans une seule et la dynamique collective permet de bénéficier des compétences de chacun»

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David DEMARCY, exploitant en Picardie Verte, membre du GIEE Synergie Culture-élevage du CERNODO nous explique son déclic agro-écologique.

Pourquoi avoir fait évoluer vos pratiques ?

En 2017, j’ai accueilli dans la cadre du GIEE Cultures Elevages du CERNODO un atelier de co-conception sur ma ferme. Le matin, un intervenant sur la qualité des fourrages était là. L’après-midi j’ai présenté mon exploitation au groupe de collègues agriculteurs présents puis expliqué mes objectifs, à savoir baisser mon coût alimentaire tout en maintenant un bon niveau de production. Le groupe a ensuite travaillé sur des propositions de pratiques pour me permettre d’atteindre cet objectif. Il a véritablement été acteur et m’a apporté une vision extérieure très pointue sur la façon dont je devais faire évoluer mon exploitation.

Qu’est ce qui déclenché la transition ?

Cet atelier ! Cela a été l’occasion de conforter les idées d’évolution que j’avais déjà mais que je n’osais pas mettre en place en totalité. Cela a même été plus loin en m’apportant de nouvelles réflexions. Il y a toujours plus d’idées dans 10 têtes que dans une seule !

Concrètement, quelles sont les pratiques agro-écologiques mises en place ?

Parmi les premiers changements engagés, il y a eu celui de la valorisation des dérobées (en automne et au printemps). En passant de 0 à 19 ha de dérobées récoltées aujourd’hui.
D’autres changements se sont matérialisés par la valorisation de fourrages plus précoces très riches en azote et du maïs grain inerté en remplacement du concentré énergétique. Parallèlement, la gestion de l’herbe a été favorisée grâce à une bonne maîtrise du pâturage tournant. Côté évolutions agronomiques, des prairies temporaires ont été introduites dans la rotation culturale.
Enfin, le semis de trèfle sous couvert de colza dont la première récolte a eu lieu à l’automne 2020 est la dernière nouveauté.
Côté performances, les résultats sont au rendez-vous ! Le niveau de production est maintenu, le coût d’alimentation est passé de 115 à 83 € / 1 000 litres de lait produit en 4 ans. L’EBE sur Produit Brut global est à 30 % et le résultat courant / ha atteint 590 € ce qui est très satisfaisant et montre bien que les alternatives et modifications engagées ont eu un impact très positif et répondu à l’objectif de l’agriculteur.
D’un point de vue environnemental, grâce à ces actions, l’exploitation a aussi diminué ces émissions de gaz à effets de serre en baissant de 35 % les consommations d’énergies indirectes (via la baisse du correcteur azotée du commerce) et en augmentant de 5 % le stockage de carbone dans les sols. En clair, moins 10 % de gaz à effet de serre tout en maintenant le niveau de productivité constant.

 

Chiffres clés de l’exploitation :

SAU : 163 Ha
Cultures de vente sur 105 ha (blé, escourgeon, colza et lin), production laitière sur 60 ha dont 46 d’herbe
Main d’oeuvre : 1 salarié
Production laitière : 595 000 litres/an

 

Le déclic agro-écologique, moi aussi je me lance !

Passeport pour la réussite: "Synergies cultures-élevages", le 04 novembre de 10h30 à 17h00 à Formerie et Mureaumont.

Interview réalisée dans le cadre du plan Agro-Ecologie Haut-de-France, avec le soutien du CASDAR.

 

Plus d'information: agroecologie@hautsdefrance.chambagri.fr

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